"Délire de persécution
comment peux-tu dire cela
Tu sais toi-même
quelle est la situation
tout est bien pire
qu'en mille neuf-cent trente-huit".



Dans Heldenplatz, sa dernière oeuvre, Thomas Bernhard fait une attaque directe de l'Autriche.

La pièce de théâtre prend comme base le rassemblement populaire pour le discours d'Hitler à propos de l'Anschluss, le 15 mars 1938.

Le rattachement de l'Autriche à l'Allemagne fut salué par tous les partis et toutes les personnalités politiques, à l'exception du Parti Communiste d'Autriche (pour qui l'Autriche était une nation).

Nous présentons ici quelques photos du 15 mars 1938, Place des Héros.

 

   
   


Dans Heldenplatz, Bernhard fait dire les phrases suivantes:

"Un Juif doit aussi aller dans la rue
et il est découvert en tant que Juif
Le punissent la haine et le mépris
En Autriche être un Juif signifie toujours
être condamné à mort
Les gens peuvent écrire et parler comme ils l'entendent
La haine du Juif est la nature la plus pure, absolument non faussée
de l'Autrichien".

"Délire de persécution
comment peux-tu dire cela
Tu sais toi-même
quelle est la situation
tout est bien pire
qu'en mille neuf-cent trente-huit et cela va être encore pire
ainsi l'inimitié se montre déjà ouvertement
ainsi la haine du Juif se montre déjà ouvertement".

 

Pour son enterrement, Bernhard demandera que son cercueil soit en bois tout simple, sans aucun travail d'effectué dessus, "à la manière des Juifs orthodoxes".

Les réactions en Autriche ont été à la hauteur des accusations de Bernhard dans Heldenplatz.
Le site (en allemand)
http://www.graphix.at/bernhard répertorie toutes les réactions, des journaux aux politiciens.