Quatrième de couverture de l'ouvrage de Pierre Wolfcarius:

L'Objecteur d'esprit Bernhard

[L'ouvrage est disponible chez www.publibook.com]

 Thomas Bernhard a choisi la voie artistique la plus difficile : faire de la musique avec des mots, et grâce à une œuvre "comico-philosophique" ;

n'utiliser que des concepts, les faire rire, puis systématiquement les détruire ; par un tel processus de construction de phrases par destruction de concepts, libérer l'énergie rythmique contenue dans les mots.

Le but est toujours de signifier RIEN, et Bernhard l'atteint par tous les moyens ; ainsi :

· tautologies

· "Witze" et autres oxymorons : dire une chose et l'opposé en même temps

· palinodies

· l'exagération

· l'humour

· renversement du principe de causalité

· l'auto-reférentialité du texte

Comme la nature (logoïdement), il produit en détruisant, il détruit en produisant ; but extérieur : écrire une condamnation à la fois drôle et intelligente de l'intelligence ; but intérieur : avancer, aller toujours plus loin, aller à l'extrême de ce qui lui sera possible - et là, constater que c'était un leurre.

Mais peu importe : sa nature le contraint à se remettre en mouvement dans la direction opposée ; l'alternance est le mode d'existence bernhardien ; le balancier repart, et peu importe que ce soit en vain : tout est absurde, et plus que tout, l'art qui dit cette absurdité ; mais dans cette absurdité-là au moins, Bernhard se sent bien.